L’exploitation forestière est depuis les années 80 une des bases de l’économie camerounaise (elle contribue à près de 3% de son PIB, est un grand pourvoyeur d’emplois surtout en milieu rural et fait partie de ce fait des secteurs « très performants »). Le pays est même devenu l’un des plus grands exportateurs de bois tropical d’Afrique. Mais le modèle économique axé sur l’exportation, la recherche effrénée de bénéfices et la corruption du système politique existant relègue peu à peu une partie de la population sous le seuil de la pauvreté. Aujourd’hui, bien que les ressources naturelles dont dispose le pays soient considérables, le taux de pauvreté y reste préoccupant, notamment dans les zones rurales où elle touche particulièrement les femmes et les enfants. Son indice de développement humain est en 2019 l’un des plus faibles du continent (0.563%) ce qui le classe au 153e rang parmi 189 pays et territoire Dans les zones forestières comme l’Est, tous les indicateurs de la misère et de la pauvreté sont au rouge, que ce soit sur le plan économique, infrastructurel, sanitaire, éducatif (etc.). Dans ces conditions, le sort des populations (particulièrement des autochtones comme les Baka) est plus que déplorable. Pourtant les ressources y sont intensément exploitées depuis des décennies et en principe le développement de ces zones devrait aller de soi, même si on ne considère que la Redevance Forestière Annuelle (RFA) qui revient de droit aux collectivités locales et communautés riveraines. D’où la pertinence, voire l’urgence d’une évaluation de ce modèle de gestion en vue de juger de sa pertinence (mode/mécanisme d’intervention), son efficience (ressources mobilisées) et de son efficacité (actions entreprises et résultats obtenus).