Facteur limitant l’implémentation efficace de la Gestion Forestière Durable au Cameroun : un cadre légal « expérimental à achever »

 L’histoire de la législation forestière au Cameroun commence en 1974 avec la promulgation de la première loi forestière. Cette loi est révisée en 1981 (loi No 81-13 du 21 novembre 1981) et complétée par le décret d’application (décret No 83-169 du 12 avril 1983). Cependant au début des années 90, les pays du Bassin du Congo ont entrepris une profonde réforme de leurs cadres juridiques et institutionnels sur les forêts et l’environnement

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Pour ce qui est du Cameroun, avec un régime strict d’ajustement structurel (PAS) et de dévaluation monétaire, la Banque Mondiale a exercé entre 1992 et 1994 une forte pression pour reformer la législation forestière (Verbelen, 1999). Aussi, la loi No 94/01 du 24 janvier 1994 portant régime des forêts et de la faune a-t-elle été adoptée ainsi que ses décrets d’application. Le gouvernement camerounais s’est ainsi engagé à mettre en place un domaine forestier permanent et à l’aménager sur une base soutenue et durable (MINEF, 1998)

Pourtant la mise en œuvre chaotique de la «nouvelle» loi forestière camerounaise laisserait croire qu’elle a vingt ans de retard (Karsenty, 1999). On note qu’aussi bien le personnel (MINFOF) que les populations ont une compréhension parfois approximative des lois, règlements, processus et méthodes de contrôle en vigueur. Les insuffisances au niveau organisationnel, des compétences et des équipements sont également des éléments qui limitent la mise en œuvre efficace de ces lois.

Il est aussi important de noter que les projets de finalisation/ réactualisation de certaines de ces lois (création de l’ONAP, révision de la loi du 24 janvier 1994 portant code forestier) sont en hibernation depuis longtemps…